Appel à communications

Alors que le Canada et le reste du monde commencent à émerger de la pandémie de COVID-19, nous sommes impatient·e·s de réorienter notre attention vers les enjeux persistants et les nouvelles possibilités du monde du travail et des relations d’emploi. La pandémie mondiale a mis en lumière et a exacerbé les fissures sociales dans la qualité du travail, et en particulier les défis rencontrés par les travailleur·euse·s essentiel·le·s. La reprise économique est l’occasion de réfléchir aux leçons apprises et d’explorer de nouvelles possibilités afin de faire évoluer les relations de travail au Canada et dans le monde entier.

Les chercheur·euse·s de tous horizons (relations de travail, gestion des ressources humaines, économie du travail, psychologie organisationnelle, etc.) qui s’intéressent aux questions du travail et des relations d’emploi sont invité·e·s à soumettre une ou plusieurs propositions de communication, d’atelier ou de symposium pouvant s’inscrire, sans s’y limiter, dans l’une des thématiques suivantes : 

La reprise économique suivant la pandémie a été accompagnée par un important roulement du marché du travail marqué par des démissions généralisées dans certains territoires. Certaines personnes affirment que la pandémie a offert aux travailleur·euse·s l’occasion d’évaluer de façon critique les conditions de travail, notamment la nature du contrat social entre employeur·euse·s et employé·e·s. Alors que certaines personnes quittent leur emploi dans la foulée de la « grande démission », d’autres cherchent à obtenir des changements et des améliorations au travail en faisant entendre leur voix. Les campagnes de syndicalisation très médiatisées, des entrepôts d’Amazon aux cafés Starbucks, témoignent des nouveaux efforts visant à prendre parole à propos des conditions de travail. Cette thématique explore les efforts, nouveaux et traditionnels, des travailleur·euse·s afin d’acquérir une voix légitime.

Les événements météorologiques extrêmes et les désastres naturels ont dévoilé l’urgence grandissante de s’occuper de la crise climatique. Les prévisions du réchauffement planétaire ainsi que la climatologie confirment l’impérieuse nécessité de s’orienter vers un mode de développement plus durable. De telles transitions auront des répercussions importantes sur le travail et les relations d’emploi. Alors que certaines parties prenantes ont souligné l’occasion créée par la crise climatique pour s’éloigner des industries basées sur le carbone, les indices démontrant qu’un changement économique conduira à un travail décent et à un développement durable sont mitigés. Cette thématique fait appel à des recherches qui abordent de façon critique le lien potentiel entre les transitions économiques et le développement durable.

À quoi ressemblera le monde du travail après la COVID ? Alors que certaines industries ne peuvent réaliser que de légers changements dans l’organisation du travail puisque celui-ci doit se faire sur place, le bouleversement provoqué par la COVID pourrait entraîner des changements permanents pour le travail de bureau et les espaces de travail virtuels pourraient prédominer. La tendance à morceler les milieux de travail a débuté bien longtemps avant la COVID, mais la pandémie mondiale a entraîné la dispersion sans précédent des employé·e·s, particulièrement ceux des bureaux. Les bouleversements du marché du travail et la reprise économique nous offrent l’occasion de réinventer le travail et les relations d’emploi post-COVID. Qu’advient-il de la culture organisationnelle et des relations entre les employé·e·s lorsque le travail de bureau se fait de façon de plus en plus permanente à distance et virtuellement ? 

Suite à l’assassinat de George Floyd aux États-Unis et à la confirmation de l’existence de tombes non identifiées d’enfants autochtones à proximité de pensionnats canadiens, les employeur·euse·s ont rapidement déclaré leur engagement envers la diversité, l’équité et l’inclusion au sein de leur organisation. Cependant, les preuves de progrès au niveau de ces enjeux demeurent rares et insuffisamment étudiées. La montée du populisme de droite et la résurgence du racisme flagrant menacent de renverser les gains en matière d’équité. Ce volet du congrès vise à faire avancer la recherche antiraciste et à mobiliser les connaissances sur la diversité, l’équité, l’inclusion et l’autochtonie au travail.

L’épuisement professionnel, particulièrement parmi les travailleur·euse·s des soins de la santé et les autres travailleur·euse·s essentiel·le·s, a souligné l’importance de la santé mentale au travail. Si les exigences émotionnelles liées au soin des patient·e·s atteint·e·s de la COVID en ont été une composante, les liens entre la santé au travail et le bien-être psychologique sont plus généralement reconnus. De bien des façons, la COVID a exacerbé les facteurs de stress existants dans les milieux de travail tels que le sous-effectif et le manque de respect. Lutter contre l’épuisement professionnel est plus exigeant que les initiatives visant le bien-être au travail. Quelles leçons la COVID nous a-t-elle enseignées à propos de la santé psychosociale et de la sécurité au travail ?

La vaccination obligatoire et les autres mesures de santé publique ont une fois de plus souligné le rôle que l’État et les politiques publiques joue dans les relations de travail. Outre les controverses à propos des mesures de santé publique, l’étude des relations industrielles contribue au débat sur le rôle de la règlementation de l’État, en particulier dans les emplois liés aux applications mobiles et plus généralement dans le monde du travail indépendant. Plusieurs juridictions canadiennes ont annoncé des initiatives législatives afin de combler les lacunes juridiques et règlementaires rencontrées par les travailleur·euse·s œuvrant dans l’économie des plateformes technologiques. Cette thématique examine la loi du travail, le rôle de l’État et l’impact des politiques publiques sur le travail et les relations d’emploi.

Les interruptions économiques dues à la COVID ont entraîné des défaillances dans les chaînes d’approvisionnement et des perturbations générales dans les réseaux de production mondiaux. Pour cette thématique, nous encourageons des perspectives internationales, particulièrement celles provenant du Sud, afin d’évaluer l’état actuel du travail dans les chaînes de valeur mondiales ainsi que l’avenir du commerce international et des réseaux de production. 

Comment soumettre une proposition

Les personnes intéressées sont invitées à soumettre leurs propositions, en anglais ou en français. Il est également possible de soumettre une proposition d’atelier (ex. quatre communications sur un même thème) ou de symposium (deux ateliers ou plus sur un même thème). Toutes les propositions seront soumises à un processus d’évaluation par les pairs, sous la responsabilité du comité organisateur.

Pour soumettre une proposition pour une présentation individuelle ou pour une conférence, un court résumé suffit. Pour les propositions d’atelier ou de symposium, vous devez soumettre un résumé d’une page incluant un titre ainsi que les noms et affiliations de tous les présentateur·rice·s. Le cas échéant, nous vous prions d’indiquer la thématique à laquelle se rattache la proposition.

Si vous prévoyez participer à distance, merci de l’indiquer dans votre proposition. 

Toutes les propositions devront être adressées et envoyées au comité organisateur d’ici le 1 mai 2022, à l’adresse suivante : cira2022@queensu.ca